“Real close ones” constitue le troisième opus de The M’s, une formation chicagolaise qui puise ses influences aussi bien dans le rock, le glam, l’electro, le funk, la soul, le rock, le garage, le post punk, la noise, le folk et surtout la pop et le psychédélisme. Un peu dans l’esprit de The New Pornographers, Of Montreal ou de The Apples in Stereo. D’ailleurs le combo aurait pu relever du label Elephant 6…
Mais venons-en à cet elpee. Un disque qui privilégie les chansons cool, flemmardes, presque laidback. A l’instar de « Pigs fly », caractérisé par les harmonies vocales languissantes et son clavier Rhodes éthéré. De l’atmosphérique et presque contemplatif « Papers ». De l’indolent « Get your shit together », nonobstant ses accords de guitare subrepticement déchiquetés. Du pseudo lethargique « Days in the sun », une plage baignant au sein de claviers fluides, réminiscents des High Llamas. Mid tempo aussi, comme sur la valse lente excentrique, contrastée, « Breakfast score ». Plus acoustique, « Tryin to keep » aurait pu naître d’une rencontre entre les Shins et Devendra Banhart, alors que « Don’t be late’ lorgne manifestement vers Tyranosaurus Rex. Le spectre de Bolan, on le retrouve d’ailleurs tout au long de l’œuvre. Et pas seulement sur le capricieux et palpitant « Ultraviolent men », même si le timbre du chanteur me rappelle ici plutôt Jonas Almqvist, le leader de Leather Nun ou tout au long du rock délabré « Impossible view ». Ce qui n’empêche pas The M’s de se nourrir de références majeures issues de l’histoire du rock : T Rex (of course !), Bowie, les Beatles, les Kinks, et la liste est loin d’être exhaustive. Morceau curieux, « Naked » rappelle même « Put the line in the coconut » de Harry Nilsson ; à moins que ce ne soit « Sunshine superman » de Donovan. Deux compos auraient même pu figurer au répertoire de Supergrass. « Big sound » surtout. A cause du tempo, des accords de piano, des harmonies vocales et de ce feeling glamoureux, dont raffole tellement la bande à Gaz Coombes. « Bros in arms » également, même si le titre s’avère plus basique. Et en fin de parcours, The M’s adresse un clin d’œil à Willy Deville, en nous balançant un tango mélancolique, teinté de soul, intitulé « How could you ». On a même droit à des chœurs presque gospel ! Un groupe à suivre de très près !