Vendredi Minuit l’heure de Sofia Bolt…

Sofia Bolt est le projet de la musicienne, compositrice et productrice d'origine française Amélie Rousseaux. C'est à Los Angeles, où elle vit depuis son départ de Paris en 2017, qu'elle a enregistré son second elpee, « Vendredi Minuit », ce 10 mai 2024. Entre…

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Doctor´s oven Spécial

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Hell's Kitchen est un trio suisse, genevois, très exactement. Une formation qui alimente son blues contemporain à l’aide de divers instruments afin de produire des sonorités susceptibles d’aiguiser notre curiosité. Bernard Monney chante et joue des guitares, Nicolas Roggli se charge des contrebasses ; et enfin, Cédric Taillefert se réserve la ‘percuterie’, soit une panoplie de percussions insolites composée de ressorts, de couvercles de poubelles et autres casseroles. Sans oublier un plus classique washboard. Le trio avait déjà commis un album démo en 2001 ("Blues from the beancan"), et l’année suivante "The big meal". Nos cuisiniers ont déjà partagé la scène avec T-Model Ford, 20 Miles, Bob Logg III ; et ce n’est pas une surprise lorsqu’on écoute cet opus ! La démarche si peu orthodoxe de Fat Possum a, bien entendu, résonné à leurs pavillons.

La ‘percuterie’ entre en action dès les premières secondes de "My house is on fire". Les invocations vocales font rapidement leur apparition ; et dès le débarquement des cordes métalliques, le choc est inévitable. La démarche du combo helvète est bien originale et très personnelle. Le climat n'est pas à la franche gaieté ; mais il est vrai que la maison est en feu ! La ‘contrebassine’ de Nicolas rejoint ses amis pour attaquer "Jack is a writer". Les échanges vocaux sont bien fantomatiques sur "Brick of my body", laissant planer une certaine sensation d’épouvante. Seul maître à bord de cette cuisine inusitée, le diable hante tout naturellement cet univers cauchemardesque. Les cordes sont triturées, lacérées, déjantées, malmenées, pour entretenir cette atmosphère pâle et lugubre. Pour varier les saveurs, les cuisiniers n’hésitent pas à utiliser d'autres instruments. A l’instar de Paul Thernan. Au banjo sur "Dance machine". On les imagine bien arpentant les routes du vieux Sud américain à l'écoute de "Stay in my block" ; mais des routes bien cabossées pour obtenir une telle solution sonore. Même Paolo, qui a ramené son harmonica, ne peut que répercuter des tonalités d'outre-tombe ; et pourtant il aime disserter de cette guitare rythmique qui fédère tout sur son passage. Bernard concentre l’intégralité de ses tics nerveux pour malmener ses cordes. Il se lance dans un boogie improbable sur "Nice", pendant que Cédric et Nicolas secouent leurs instruments comme des âmes damnées. Paolo a retrouvé son harmonica et s'invite même au beau milieu de l'enfer. Le trio se calme quelque peu pour aborder "Unfair", un blues lent très personnel, introduit par l’orgue Hammond de Sarten et contaminé par un violoncelle bien malade. "Lumpi is my dog" incarne leur vision Howlin' Wolf du blues. La forme rythmique est bien empruntée au géant de Chicago. La contrebassine trace un chemin parsemé de longues dérives digitales. Les cordes se complaisent au cœur de cette étreinte. La recherche de la mélodie n'est pas le souci de Hell's Kitchen. Le travail sur le son l'emporte. Tout au long de "Milano", l'ambiance n'est pas très transalpine, mais plutôt teutonne au sens propre de la recherche ; dans un style réminiscent des formations de Krautrock rencontrés naguère. Cédric saisit son washboard. Nicolas imprime un rythme galopant et libère Bernard qui chante un "Misery" plutôt classique avant que Sarten ne fasse subir les derniers outrages à son piano. "Lumfo" est une litanie blues très dépouillée dont la démarche peut évoquer le vieux Captain Beefheart flanqué de son Magic Band, dans ses moments les plus étranges. Pas au niveau vocal, cependant. Cette prière collective finit même par vous convertir et vous serez peut-être surpris de répondre favorablement à cette invitation pieuse. Le ‘four du docteur’ accouche en fin de parcours de l'improbable "Easy start", un morceau dont la recette du riff stonien a été mis à la sauce suisse. Hell´s Kitchen a réalisé sur cet opus, de excellent travail sur les sonorités ; cependant je vous invite à consommer cette plaque à doses homéopathiques. Surtout si vos oreilles ne sont pas averties.

 

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Hell´s Kitchen
  • Genre: Blues/Roots
  • Label Prod: ELP / MosaicMusic
  • Date: 2006-05-30
  • Rating: 0
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