La country souffre du même syndrome que le rap : le courant est plombé de clichés véhiculés par une poignée de machines à tubes stéréotypées, finalement peu représentatifs du genre. Le regretté Johnny Cash avait bien prouvé à travers ses « American Recordings » que cette musique restait tout a fait moderne ; reprendre U2 et Nine Inch Nails, il fallait le faire ! Mais pour certains, country reste synonyme de ‘musique de cow-boys à paillettes’ ; sans doute les mêmes qui ont un jour prétendu que le blues était une musique de motards alcooliques…
Allison Moorer laisse les clichés loin derrière et son style s’avère suffisamment inventif pour susciter l’intérêt. Catalogué Alternative Country, il évolue ainsi à mille lieues du mainstream. Bien produit par son époux Steve Earle (lui-même songwriter de renom), « Getting Somewhere » ne craint pas de s’éloigner des sentiers balisés de la country ‘classique’. A l’instar de « How She Does It » et ses accords aux parfums de folk zeppeliniens, l’aérien « Getting Somewhere » ou encore « Faireweather », hanté par un solo étrange. Le très beau brin de voix de la dame finit de convaincre. Un album agréable.