Richard Melville est un de ces sentimentaux modernes qui puise son inspiration dans une musique chargée d’émotions. Adoptant divers pseudos sur la scène électro new yorkaise, Melville reste fidèle à ses racines et particulièrement à son ancêtre Herman Melville, l’auteur du roman fantastique Moby Dick. Et c’est en remontant jusqu’aux sources qu’il y rapporte des trésors incontestables du blues et ses dérivés. On l’aura compris, Moby privilégie les émotions fortes, la sensibilité d’un piano et la beauté d’une musique soul qu’il réarrange sur des beats électro. Ce travail de sampling lui aura valu une certaine renommée mais aussi une étiquette. Le revers d’une médaille vendue à des millions d’exemplaires, inondant les foyers et frappant de plein fouet les radios ressassant les tubes « Natural Blues », « Porcelain » ou encore « Find my Baby », si ce n’était pas l’album 'joué' en entier.
Ce "Very Best Of", fontaine de jouvence sonore, a une autre spécificité : celle de faire connaître Melville sous un autre angle. Celui du guitariste qui a fait ses premiers pas dans le rock alternatif et retrouvant une deuxième jeunesse sur son tube interplanétaire « We are all made of stars ». Ou celui de DJ, accumulant les résidences dans les clubs new yorkais, balançant des galettes techno-dance à la « Feeling So Real », « Go » ou encore « Move », trois titres issus de ses albums non reconnus du grand public (« Everything is Wrong » et « I like to Score »). Moby accumule ainsi les hits, se montre dans les charts occidentaux, mais demeure malgré lui affublé d’une étiquette depuis "Play". Certaines tentatives de décrochage finissent même par l’enterrer. On pense, notamment, à l’élaboration du thème de James Bond et à quelques featurings (Mylène Farmer, Debbie Harry) peu convaincants. Une compilation pour les nostalgiques, les aficionados d’une musique électronique, les groupies des icônes Farmer et Harry. Rien de plus.