Un an après la sortie acclamée de son album éponyme, le quatuor dodu et moustachu (salut les filles !) signe un retour séduisant mais moins fracassant. Le folk-rock lumineux de nos quatre hippies urbains s’est mué, recroquevillé sur un folk baladeur, nettement plus branché ‘ruptures sentimentales’ et ‘déceptions morales’ que sur ses guitares. « Those the brokes » n’est pas un mauvais disque. Loin s’en faut. Néanmoins, Romeo Stodart et ses confrères (consoeurs) ont opté pour un tournant attendu, moins truculent, plus prudent.
Inutile de chercher un titre euphorique de la trempe de « Morning Eleven » sur ce disque. Terminé les cheveux au vent et les refrains candides. Cette fois, on chantera dans sa barbe, en cherchant à ralentir le tempo. Le propos reste, quant à lui, identique. Cœur brisé ou retrouvailles inespérées, tous les mots sont bons pour faire jaillir l’émotion. Quelques titres accessoires font également leur entrée dans l’univers des Magic Numbers (« Slow down (the way it goes) » ou le soporifique « Take me or leave me »). Mais Sean, Angela, Michele et Romeo n’ont pas tout perdu de leur superbe. La formation délivre encore de belles trouvailles harmoniques (« This is a song », « You never ha dit », l’impeccable « Take a chance »). Malheureusement, sur la longueur, les morceaux de « Those the brokes » ont une fâcheuse tendance à traîner la patte. Pour le prochain album, il faudra éviter la surcharge pondérale. Sous peine de rester sur place...