Warner a bien raison de (re)sortir en Belgique l’excellent cd – originellement livré en 2004 - de ce combo français franchement épatant. Mypollux (tournicoti tournicota, le ‘manège enchanté’ aurait il marqué les esprits de ces quatre metal-rockers qui se définissent comme ‘pop core’ ?), possède une sérieuse qualité, remarquable pour un groupe qui livre son premier album : une très forte personnalité ! Là où beaucoup vivent ou survivent grâce au mimétisme, ce combo a choisi de révéler clairement, dès le départ, toute l’étendue de son horizon musical et d’expression… Chapeau !
Musicalement, Mypollux est très large d’esprit : les riffs plombés de l’album et ses compos les plus percutantes l’amèneront à être assimilé à la vague neo-metal française (Watcha, Aqme, Pleymo and co…), ses expérimentations plus diversifiées le rendront plus difficilement classable et, donc, plus intéressant ! Mais ce groupe a surtout un grand avantage : le chant assez incroyable de sa vocaliste Lussi. Une voix qui sort carrément du lot. Son timbre est terriblement puissant. Superbe. Son registre vocal très étendu. Modulable. Une voix qui évoque une sorte de ‘croisement’ entre Linda Perry (vous vous souvenez, la chanteuse des Four Non Blondes avant qu’elle ne devienne une productrice de renom) et Muriel Moreno, l’ex-moitié de Niagara. Sur des plages comme le groovy « Nuit Blanche », le renversant « Chanson pour Mars-Aile » ou le lourd et oppressant « Si je m’endors », sa performance est vraiment remarquable.
Au niveau des textes Mypollux ne passe pas pour autant inaperçu ! Les thèmes de la mort et de la peur reviennent régulièrement dans des paroles évoquant un climat général très troublé. Et les titres des morceaux du disque ne font que rajouter à l’intrigue… « Eclipse de sommeil », « Madame est tranquille », « Toc Toc », « Trois petits points… », tout cela flaire le bizarre… Alors, un brin torturés les accros à Pollux, Zébulon et Margote ? Bien possible, il faudra qu’on leur demande… Comme il faudra aussi qu’ils expliquent quel est ce ‘langage’ utilisé pour le titre « Leïloqö » ! Ou ils ont inventé un idiome, à l’instar de Urban Trad, ou c’est un patois zarbi sorti d’on ne sait où et qu’on ne connaît pas. Ou alors l’écoute de « Trouble Amarante » m’a mis la tête tellement à l’envers que j’ai perdu le fil… Possible. Mais si c’est ça, j’en redemande !