“The Bright Lights of America” constitue le huitième album d’Anti-Flag, mais le second pour une major. Pour le réaliser, la formation a décidé de faire confiance –et c’est une surprise– au producteur Tony Visconti (David Bowie, T-Rex). Loin des racines ‘punk rock’ des précédents essais, cet elpee tire parti des expérimentations forgées lors du précédent opus. Exit les chansons punk de cent vingt secondes, les nouvelles compositions, oscillant entre trois et cinq minutes et dans un style beaucoup plus varié, impliquent tantôt une chorale d’enfants, un piano, un violoncelle et d’autres instruments atypiques pour un tel genre musical.
Que la musique ait changé ou non, le message du groupe quant à lui est resté pareil. Il tente de dénoncer les abus de pouvoir. Malheureusement, en se contentant de dénonciations ‘faciles’ ou en pointant trop vaguement du doigt ses cibles, son message n’a plus gère d’impact sur l’auditeur. De plus, la ‘dilution’ de la puissance musicale atténue la véhémence du slogan. En outre, il est plus difficile de prendre au sérieux un refrain soulignant une injustice quand celui-ci est chanté de manière presque joyeuse.
Bien sûr, ce « The Bright Lights of America » reste plaisant à écouter ; mais en changeant de style, Anti-Flag a perdu une grande partie de son efficacité. Conclusion, si le groupe pourrait fort bien séduire de nouveaux aficionados, il risque surtout de perdre le noyau dur de ses fans.