Susan Tedeschi est née dans les faubourgs de Boston (Massachusetts). Elle est aujourd'hui âgée de 35 balais. A 15 ans, elle chantait dans le gospel choir du Collège de musique de Berklee. Elle fonde son band en 1994. Fin 95, elle sort son 1er album "Better days", un disque qui ne bénéficiera que d’une distribution confidentielle. Elle signe chez Tone-Cool Records en 98 et commet "Just won't burn", un opus qui la fera connaître. En 2000, elle enregistre deux plages pour l'album "Been a long time" de Double Trouble (la section rythmique de Stevie Ray Vaughan). En 2001, elle épouse Derek Trucks, préposé à la slide au sein de l'Allman Brothers Band et leader de sa propre formation. Fin 2001, elle grave "Wait for me", une plaque produite par Tom Dowd. Et en 2004, "Live from Austin TX" sur New West.
« Hope and desire » constitue déjà son cinquième elpee ; une œuvre consacrée aux reprises, l’album soul qu’elle avait toujours rêvé concrétiser. Nonobstant sa réputation d’excellente compositrice, elle se concentre ici sur ses performances vocales. Faut dire qu’au cours des dernières années, elle a donné naissance à deux enfants : Charlie et Sophia. Normal dès lors, qu’elle ait négligé sa création. Le talentueux Doyle Bramhall II se réserve la guitare, tandis que son époux, Derek Trucks intervient à sa slide sur trois plages. Le bassiste Paul Bryan, le drummer Jay Bellerose ainsi que les claviéristes Jebin Bruni et David Palmer ont participé aux sessions d’enregistrement.
Ce nouvel elpee s’ouvre idéalement par une reprise poignante de "You got the silver" des Rolling Stones (NDR : cette compo figurait sur "Let it bleed", un album paru en 1969). Susan chante généreusement cette version country/folk/blues caractérisée par les interventions lumineuses de Derek Trucks à la slide. Les sonorités volontairement surannées du piano de David Palmer introduisent "Soul of a man" de Fontella Bass. Le timbre radieux de Susan y épanche toute sa sensibilité. Une remarquable relecture de cette plage soul. Ballade gospel folk signée Bob Dylan, "Lord protect my child" rencontre la beauté à l'état pur, le dénuement extrême au service de l'efficacité. Derek s’y réserve le dobro acoustique. Susan passe spontanément au registre soul lors de l’adaptation du "Tired of my tears" de Ray Charles. Elle est soutenue par les voix puissantes de Jean McClain et de Niki ; mais également, et pour la dernière fois, par la slide de son époux. Douce ballade, le "Share your love with me" d’Aretha Franklin est enrichi par l'orgue Hammond de Bruni. La voix légèrement rocailleuse de Susan sort de sa réserve sur l'excellent "Evidence". Du tout bon R&B au cours duquel l'orgue et le piano électrique conjuguent leurs efforts. Quel que soit le registre abordé, la voix de Susan est d'une réelle beauté. Et c’est encore le cas tout au long de la ballade country pop "Sweet forgiveness", du morceau soul pop "Loving you is sweeter that ever" ou encore du R&B dansant "Security", une plage au cours de laquelle son timbre évolue dans un registre proche d’Etta James voire d’Aretha Franklin. L’émotion est à son comble, lorsqu’elle s'entoure des merveilleuses voix des Blind Boys of Alabama pour attaquer le "Magnificent sanctuary band" de Donny Hathaway. Lors de la cover de "Follow", elle a le bon goût de respecter la majesté du chant d’époque de Richie Havens. L'album s’achève par "The danger zone", un blues lent particulièrement accrocheur. Des drums de Jay Bellerose à la guitare sensuelle de Doyle, l’interprétation y manifeste une grande sensibilité. Si cet elpee demeure de bonne facture, je dois avouer attendre impatiemment sa prochaine œuvre personnelle…