Après les ventes catastrophiques de l’album « Odditorium or Warlords of Mars » ainsi que les prestations en dents de scie accordées par le groupe en ‘live’, Capitol a décidé de virer les Dandy Warhols de son écurie. Pour retomber sur ses pattes, la formation a donc dû créer son propre label et s’autoproduire. C’est à la mode, en plus ! Leur huitième opus (et pas sixième come j’ai pu lire erronément dans la presse spécialisée ; car on oublie trop souvent le tout premier, « Dandys Rule, OK » paru en 1995 et « The Black Album », en 2004) est toujours aussi généreux dans l’effort. Il atteint ainsi presque 70 minutes en 13 morceaux, dont une dernière plage de près d’un quart d’heure, réminiscente des expériences menées par Brian Eno et Robert Fripp dans le domaine de l’ambient (NDR : pensez à l’album « No pussyfooting »).
Mais venons-en à l’analyse de cet elpee. Que nous pourrions qualifier d’honnête facture, sans plus. Première constatation, à de nombreuses reprises, Courtney Taylor-Taylor emprunte un baryton semblable à celui d’Andrew Eldritch (Sisters of Mercy) voire de Marilyn Manson. Et en particulier sur « Mission control » et puis l’hymnique « Talk radio ». Une compo pourtant très Dandy Warhols, tout comme le puissamment psychédélique « Wasp in the lotus » et ses étranges harmonies vocales. Ou encore l’excellent morceau dansant qui ouvre l’opus, « The world come on », dont le riff typique évoque « Bohemian like you ». Sans quoi l’elpee tire un peu dans toutes les directions. Ainsi « Welcome to the third world » épouse un groove disco funk susceptible d’évoquer tantôt le “Let’s dance” de Bowie, le “Magnificent seven” de Clash et les polyrythmes de Talking Heads opérés sur l’incontournable « Remain in Light ». Tout un programme ! Pour « Love song », Mike Campbell des Heartbreakers est venu donner un petit coup de banjo et Mark Knopfler de guitare sèche. Pas de quoi pavoiser, néanmoins. En outre, l’enlevé et presque post punk « Now you love me », le garage sixties « Valerie Yum » ainsi que le sinueux « And then I dreamt of Yes » ne sont pas plus convaincants. Par contre, on épinglera « Mis amigos » pour sa rencontre réussie entre harmonies vocales à la Beach Boys et krautrock (Can ?), le boogie singulier « The legend of the last of the outlaw truckers aka the ballad of sheriff shorty » (NDR : ils auraient pu choisir un titre encore plus long !) et l’opiacé « Beast of all saints », surtout à cause de sa seconde partie imprimée sur un mid tempo. Les aficionados des Dandys vont adorer. Les autres en prendre et en laisser.