Enregistré à Ljubljana, en Slovénie, “Let it roll” constitue le sixième album de Willard Grant Conspiracy. Un disque qui marque un tournant dans le style pratiqué par la formation californienne. En fait, ce disque est partagé entre compos ténébreuses, mélancoliques, trempées dans le folk, l’americana ou le blues, ainsi que morceaux plus puissants, électriques, psychédéliques, dans l’esprit du Paisley Underground (NDR : pensez à Steve Wynn). Le titre maître en est d’ailleurs la plus belle démonstration, la voix de Robert Fischer y épousant même tantôt les inflexions de Jim Morrison, tantôt celles de Nick Cave. Pour concocter cet opus, Robert a pu compter sur le concours des musiciens qui ont tourné avec lui pendant deux ans, mais aussi de quelques potes à la finition, dont Dennis Cronnin (Lambchop), David Michael Curry (Thalia Zedek), Steve Wynn (NDR : évidemment) ou encore Mary Lorson (Madder Rose). L’opus recèle notamment une version morbide, lugubre, digne des Bad Seeds, du « Ballad of a thin man », une cover de Dylan qui figurait déjà sur « Uncut », un tribute album consacré à Dylan, paru à l’occasion du 40ème anniversaire de la sortie de « Highway 61 revisited » ; et puis en final « Lady of the snowline », une très belle chanson. Ténébreuse, indolente, hantée par un violon et une trompette, elle aurait pu figurer au répertoire de Léonard Cohen. Un album remarquable dont Robert Fischer nous parle dans son interview qui figure au sommaire de Musiczine, cette semaine…