Pur compromis à la belge, A Brand déroule 12 titres aussi électriques qu’électroniques, farfouillant dans les années 70, 80 et 90. Les Anversois lâchent ce bâtard enragé sur le dancefloor et à certains moments, quelque part entre le disco et le glamrock, la formule opère. Anarchique et batailleuse ; éclectique et efficace. Rien de véritablement indélébile ; demain c’est oublié. Mais aujourd’hui ça vivote, ça se nourrit sans trop de mal de guitares affolées empruntées aux Strokes, de synthés tout droit sortis de tubes disco et d’une voix glamour au timbre qui n’est pas sans rappeler un certain Tom Barman. Sans aucun doute, la recette séduit avec bien plus d’aisance en se limitant à un son disco vintage (« Bubbles ») plutôt qu’en l’affublant de riffs teenage fiévreux (« Time »). On restera aussi perplexe devant l’inclassable « Drop the messiah », à l’hymne reggae subitement supplanté par des guitares punk. La cohérence et les transitions ne sont à l’évidence pas la priorité. Et c’est peut-être du haut de cette nonchalante iconoclaste que résonnent le mieux les morceaux. Dans cette perspective, les refrains scandés avec entêtement pourront trouver à qui parler. « Judas » saisit l’opportunité, le départ imminent. Peu importe que ça dure, peu importe que ça reste en surface. Pourvu que ça soulève. Les trois guitares misent tout sur le rythme obsédant et l’envie instantanée de sortir d’ici maintenant, nu et déterminé. N’importe quoi mais que ça saute. Une formule sans surprises, dont les qualités sont les faiblesses. A avaler sans réfléchir sur une cuillère à café.