Généralement spécialisé dans la réédition d’albums de soul, r&b, jazz et latin music, Vampisoul édite ici son ‘premier nouvel album’. Et pour un coup d’essai, on peut dire qu’il frappe fort… En effet, c’est à Joe Bataan, le king de la ‘latin soul’, qu’échoit l’honneur d’inaugurer le catalogue ‘nouveautés’ du formidable label madrilène. Pour son premier album commis depuis des lustres (le dernier datait d’il y a plus de 20 ans), on aurait pu craindre que l’interprète de « Rap-O, Clap-O », « Ordinary Guy » ou « I wish you love » ne prenne l’événement par-dessus la jambe et ne torpille ainsi les velléités novatrices de Vampisoul. Fort heureusement, c’est tout le contraire qui s’est produit et on peut affirmer, à l’écoute de « Call My Name », que le grand Joe s’est mouillé afin que l’affaire ne tombe pas à l’eau… Dès le premier morceau de l’album, le dantesque « Call My Name », véritable tuerie funky, le ton est donné. Ça claque sec… Batterie métronomique, basse chaloupée, claviers 60’s, percussions chargées de phéromones, l’ensemble sonne comme… un classique d’il y a 35 ans, la nostalgie d’une époque révolue en moins. Une chose est sûre, Bataan n’a rien perdu de sa verve et il entend le faire savoir. Soutenus par la voix de vieux pervers libidineux du New-yorkais (« Chick-a-Boom », « Cycles Of You », «Ernestine », etc.) les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas ; seul point commun : une qualité égale. Et si une ou deux plages (« I’m the Fool », « Keep the Change ») peuvent sembler plus laborieuses, ce n’est que pour permettre à l’auditeur de souffler avant d’être à nouveau emporté dans l’œil du cyclone. Yeah Joe!