Si les prestations scéniques du groupe de Portland se sont rarement révélées transcendantes, il faut reconnaître que leurs disques ne déçoivent jamais. Et le cinquième, « Odditorium or warlords of mars », ne déroge pas à la bonne règle. Bien sûr, la perfection est rarement au rendez-vous. Par contre, le souci de se remettre en question est toujours très présent. Le nouvel opus souffre, par exemple, d’une tendance à allonger inutilement les morceaux. Un peu comme si le groupe voulait en remettre une couche. Et puis recèle l’un ou l’autre fragment, ma foi, fort dispensable. Mais sur la longueur ( ?!?!?) l’ensemble tient finalement très bien la route, épinglant quelques perles qui devraient plaire aux nostalgiques de « Thirteen tales from urban Bohemia ». Et je pense tout particulièrement à « Down like disco », sorte de version psychédélique du « Gloria » du Them. De « Holding me up », dont la mélodie imparable vagabonde sur une rythmique impitoyable. Ou encore de « Love is the new feel awful », nonobstant son final interminable qui s’égare dans le free jazz. Les arrangements de cuivres ont d’ailleurs une plage de choix tout au long de cet opus. Souvent dans l’esprit des Stones circa « Exile on main street ». Les deux dernières plages s’enfoncent même dans l’éther vaporeux, atmosphérique. Longue plage incantatoire, « A loan tonight » nous replongeant même dans l’univers hallucinatoire de My Bloody Valentine…