Les enfants ont toujours cherché à contrer l’univers flegmatique des parents. Des générations d’adolescents remontées à bloc pour transcender les mœurs, transgresser les habitudes chroniques des anciens : l’état des lieux n’est pas neuf. Depuis, les déhanchements sensuels d’Elvis, la planète jeune tourne autour de ce concept régulateur. Suite à ces exploits impudiques, la musique a toujours joué un rôle de premier plan pour la jeunesse et son invariable envie de changement. Aux quatre coins du globe, les expériences ont afflué au cours des décennies. Combien de Beatles, de Doors, de Clash, de Noir Désir, de Rage Against The Machine, de Snoop ? Combien d’exemples réformateurs de carcans quotidiens périmés ? Les teenagers s’en remettent alors aux bonnes paroles des musiciens et en dégustent les mots comme Bush se touche en tripotant les pages du nouveau testament. Mais certains groupes malhonnêtes s’amusent des desseins et des rêves des enfants du rock en leur refilant des tubes de pacotilles, de la révolte en boîte. Des idées savamment chantées avec l’aval de producteurs aux cigares, d’entreprises voués au culte de la marge bénéficiaire. Bienvenue dans la danse. Bienvenue dans « Ten Thousand Fists ». Bienvenue dans les plans stratégiques et financiers de Disturbed. Un monde où la contestation est programmée. Un monde où les gosses se promènent en troupeau comme autant de moutons de Panurge. Le changement n’est pas planifié. Il ne le sera jamais. N’en déplaise aux perturbateurs.