Premier album pour ce quatuor issu du nord-est de l’Angleterre. De Sunderland très exactement. Très attachés à leur région, ils chantent avec l’accent du terroir. Tous les quatre. Parfois même a cappella (« Danger of the water »). Mais le plus souvent en jouant sur la diversité des harmonies vocales. Des chansons brèves (14 en 33 minutes !), percutantes, convulsives, qui rappellent le début des eighties. Et en particulier des groupes comme XTC, Jam et Gang of Four. C’est d’ailleurs Andy Gill qui produit cet opus. Des vocaux qui sont un peu la ligne de conduite des compositions. Ce qui n’empêche pas d’assister à une débauche d’énergie. Une intensité généreuse alimentée par des rythmes convulsifs, des accès de drums féroces, des breaks ou les riffs de guitare déchiquetés, nerveux, discordants ou stridents. Ni de faire la part belle aux mélodies hymniques ! Si le quatuor se partage la composition, les lyrics sont issus de la plume de Barry Hyde. Des lyrics introspectifs qui traitent aussi bien de l’aliénation, de la robotisation que de problèmes sociaux. Les Futureheads sont parvenus à se forger un son distinct, particulièrement original, susceptible de se charger de nuances. Et je pense tout particulièrement à « Decent days and nights » dont le tempo est aussi contagieux que le célèbre « My Sharona » de Knack, de « He knows », sorte de clin d’œil aux Housemartins, et surtout à la cover très réussie, interprétée dans l’esprit de « Another girl, another planet » des Only Ones, du « Hounds of love » de Kate Bush, artiste à laquelle les Futureheads vouent une grande admiration. Et plus on écoute le disque plus on rencontre des surprises. Incontournable !