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Howard Glazer est un citoyen de la Motor City. Un pur et dur. Normal puisqu’il est né à Detroit, dans le Michigan. Il pratique une forme musicale qualifiée de ‘high energy blues’. Il monte sur les planches, pour la première fois, à l’âge de 13 ans. A cette époque, il joue alors du jazz, du rock et du punk. A la fin des années 80, il s’oriente vers le blues. Il vit quelque temps à Chicago, sans doute pour s'imprégner de la musique locale ; mais revient vite chez lui pour former un duo en compagnie de l'harmoniciste noir Harmonica Shah. Ce tandem sévira six années et se produira un peu partout sur le nouveau et l'ancien continent. Il est également responsable de quelques albums, parmi lesquels je vous recommande "Deep Detroit" (Bluetrack), paru en 2000 et "Tell it to your landlord" (Electro-Fi), en 2003! Des différents musicaux provoquent leur séparation. Howard opte alors pour une aventure plus personnelle. Il fonde cependant les El 34s. En l’occurrence une section rythmique impliquant Bob Goodwin à la basse et Charles Stuart à la batterie. Glazer avoue avoir beaucoup écouté Buddy Guy, Johnny Winter, Hubert Sumlin et son concitoyen, Fred "Sonic" Smith (MC5). Et pour la 1ère fois, il peut enfin donner libre cours à son inspiration à travers treize compositions personnelles. Le Glazer blues est né.
 
L'album s’ouvre par le titre maître. Le trio joue naturellement sans filet. La guitare occupe - avec bonheur - tous les espaces. Enfin plus exactement une slide généreuse, gouailleuse et assez primaire. Quoique relativement monocorde, le chant s’intègre parfaitement aux cordes. "Cold, sad and lonely" évolue sur un tempo moins vivace. L’introduction émarge au Chicago westside. Un style proche d'Otis Rush. La guitare est en permanence sur le qui vive. La voix est grave, presque parlée. Elle ne se manifeste qu’épisodiquement, s’effaçant dès que possible, au profit des cordes. Le répertoire est très éclectique. Il passe au roots sur "Steamrollin' baby". Seul, armé d’une guitare acoustique, le chant du leader est en totale harmonie avec son instrument. Le courant passe! Glazer écrase les pédales pour accentuer les effets de ses cordes. Il chante "Going to Chicago" en relatant cet axe Chicago Detroit, qui lui tient tant à cœur. Maggie McCabe lui donne la réplique vocale. Mais le plus interpellant procède de la guitare détonante, bourrée d'effets. Tonique, elle broie tout sur son passage, dans un style proche de Jimi Hendrix. Blues long et lent, "Sad situation" constitue un exercice de style attendu. Howard (NDR : pas un débutant !) ne distille que les notes nécessaires. Il entrecoupe ses interventions d’espaces vides. Conférant à son interprétation des instants dramatiques. Tout en laissant le champ libre à la sensibilité exacerbée du musicien. Une formule qui ne manque pas de charme. Le solo monte progressivement de quelques degrés pour atteindre des sommets escomptés. Des sommets empreints d’une d'une fragilité bien naturelle pour ce blues à fleur de peau! Un point d’orgue atteint derechef sur "The dogs they bark at midnight". Intensité, émotion et douleur se rejoignent le temps de 9 minutes. Les doigts font de plus en plus vibrer les cordes. Ils y communiquent de l'effet. Nous ne somme plus loin d’un Buddy Guy! Howard attaque "Radioactive woman" sous un format acoustique. Un blues bien rythmé par les percussions de Charles. La voix soutient le texte dans un style, ma foi, assez personnel. "Full moon blues" constitue certainement un des meilleurs moments de l'album. L'homme est seul. Ses cordes au bord de la rupture libèrent un feeling tellement présent. L'échange opéré entre la voix et les cordes concède un rare moment de blues authentique ! Cinq minutes de bonheur ! Roots blues rock, "Don't love you no more" manifeste des accents empruntés au sud. La ligne de guitare est mélodieuse. Les voix féminines de Maggie et Stephanie Johnson épaulent le timbre particulièrement rugueux du leader. La guitare rythmique épouse délicatement un profil rock'n'roll. "Mean harted woman" conjugue virtuosité et technique tout en laissant le champ libre aux vertus instrumentales des El34s. Blues rocker, "Smokin' and drinkin" est une parfaite démonstration du style Glazer. "Start again" constitue un exercice en solitaire inspiré par John Lee Hooker. Et une musique freeform, sans doute inspirée par le fantôme de Jimi Hendrix, achève cet opus! Un elpee à savourer ! Et sans réserve !

Informations supplémentaires

  • Band Name: Howard Glazer
  • Genre: Blues/Roots
  • Label Prod: Random Chance
  • Date: 2005-12-31
  • Rating: 0
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