En 2001, Garbage commettait “Beautifulgarbage”, un opus indigne de la réputation du groupe. Et surtout un disque qui a fait des dégâts au sein du line up. Pensez donc, la promo avait été tellement bien faite que le groupe a fini par croire que cet album était de bonne facture. Comme quoi, lorsqu’on encense un artiste ou un groupe par complaisance, on lui cause un grave préjudice. La vérité n’est pas toujours bonne à dire, mais au moins elle peut susciter une remise en question. La chute aura été d’autant plus douloureuse. Maladies, crises internes, absence d’inspiration : le quatuor allait droit dans le mur. Et puis Butch Vig a quitté le navire. Avant de le réintégrer quatre mois plus tard. C’est alors que Garbage s’est remis à travailler. Pour cette nouvelle plaque, il a décidé de privilégier les guitares sur la technologie. Elle n’est pas absente, à l’instar de « Boys wanna fight », réminiscent du premier elpee ou encore du post industriel « Metal heart », hanté par l’esprit de Trent Reznor. Mais l’électricité est prépondérante et surtout vivifiante sur la première moitié de l’opus. Dave Grohl, invité pour la circonstance, a même apporté son concours à la plage d’ouverture, « Bad boyriend ». Et des titres comme le rugissant et ténébreux (New Order ?) « Run baby run », le distordu et menaçant « Right between the eyes » et le groovy « Why do you love me » ne peuvent que réconcilier les fans avec le combo. Curieusement, ce sont les plages au cours desquelles le timbre vocal de Shirley n’a jamais été aussi proche de Deborah Harry (Blondie). « Bleed like me » évolue dans un tout autre registre. Une ballade bouleversante, glacée, presque sinistre, qui traite de thèmes aussi difficiles que la maladie, la dépendance et le suicide. Le deuxième volet de l’œuvre s’éteint au fil des morceaux, suscitant même une certaine indifférence en fin de parcours. Dommage, car la première partie crache véritablement le feu !