Les disques moyens sont la plaie du chroniqueur. Ils s’empilent partout, tels de vieux papiers qu’on rechigne à jeter parce qu’ils sont couverts de vieux numéros de conquêtes potentielles que l’on appellera de toutes façons jamais. Trop moyens pour être réécoutés, pas assez mauvais pour les donner au chien familial en guise de frisbee, impossibles à refiler aux disquaires de seconde main en raison de leur emballage carton promotionnel, ces CD’s sont un cauchemar ménager permanent, l’arrêt de mort des étagères de rangement. « Ozona », le deuxième album des jeunes américains de « Goldrush » fait malheureusement partie de cette catégorie d’albums que l’on voudrait tellement haïr ou vénérer, pourvu qu’ils nous procurent un sentiment quelconque. Or, là, c’est le clame plat. Bon début, comme souvent dans ce genre de cas, par la grâce de trois premiers morceaux très honnêtes évoluant dans un registre pop-rock indie légèrement country. Et puis l’oreille se lasse, les morceaux faiblissent, le disque sombre dans l’anonymat. Pas de merde ici, ces types ont sûrement du goût… Mais leur album, quant à lui, manque singulièrement de saveur…