Saltimbanque attitré d’une scène folk-rock suédoise, Mattias Hellberg signe aujourd’hui son véritable premier album solo, loin de toute considération médiatique. Pourtant, Hellberg n’est pas le premier venu : membre actif des rockers tatoués de The Hellacopters, l’homme a déjà largement piétiné les planches de sa contrée natale et foulé les pâtures de nombreux festivals européens. Mais sans ses copains, Hellberg fait moins le malin. Introverti, sensible et élégant, il balance le perfecto, vire ses lunettes noires et surtout, troque l’électricité déterrée de sa guitare contre une nonchalance acoustique des mieux senties. Sur cet album éponyme, Mattias Hellberg livre dix liturgies légères, totalement sincères. En trente minutes, il saisit son folk venu du froid et le déplace vers les grands paysages rêvés et fantasmés du Minnesota. Alors, inconsciemment, il prend les traits d’un Dylan scandinave. Souvent proche de ses racines, la musique d’Hellberg effleure parfois la parodie mais sans jamais la percuter. D’un bout à l’autre de ce disque, l’auditeur ressent cette passion communicative, ce sens inné de la musicalité qui semble animer l’âme de notre Suédois. En filigrane de cette première livraison, le précepte se dévoile: ces chansons sont à prendre ou à laisser. Plus qu’une chose à faire: se laisser prendre !