Fin 2002/début 2003, Hot Hot Heat commettait son premier elpee : “Make up the breakdown”. Un disque fort encourageant, sculpté dans une forme de pop/punk/new wave (NDR : une sorte d’hybride entre XTC, Jam, Costello et Jam) à la fois énergique, mélodique, sautillante, festive et rafraîchissante ; mais surtout contagieuse et hymnique. Le refrain du single « Bandages », trotte d’ailleurs encore dans ma tête… Faut dire que la formation canadienne avait attendu 10 ans avant d’enregistrer cet opus. Cause à effet ou pas, leur deuxième long format ne leur a demandé que 6 mois. Et on a l’impression qu’il a été bâclé. Le départ du guitariste Dante DeCaro aurait pu justifier cet échec. Mais il a participé intégralement à l’enregistrement de l’elpee (NDR : depuis il a été remplacé par Luke Paquin). Encore que ce remaniement était peut-être le signe d’une crise interne. Si le groupe est toujours capable de ficeler des mélodies directement mémorisables (NDR : l’excellent « Ladies and Gentleman » et ses riffs de guitare syncopés dans l’esprit de Gang Of Four, le single « Goodnight Goodnight » et l’excitant « Running out of time » ou même encore un « Pickin’it up » hanté par l’esprit de Costello), la finition fait défaut. Et les arrangements décousus. Résultat des courses, nonobstant des lyrics toujours aussi intéressants (NDR : un commentaire sur les images de guerre diffusées à la TV, une diatribe de l’hypocrisie cultivée à Hollywood, etc.), le reste de l’opus oscille entre l’insipide, l’incolore et l’inodore. Le titre maître aurait même pu figurer au répertoire de Journey voire de Bon Jovi. Ils nous doivent une revanche !