Fin 2000, les membres de Louise Attaque décidaient de mettre l’histoire du groupe entre parenthèses et de se lancer dans de nouvelles aventures. Sous la forme de deux projets. Si le drummer Alexandre Margraff et le bassiste Robin Feix se tournaient vers les expérimentations electro dub, le violoniste Arnaud Samuel et le chanteur/guitariste Gaetan Roussel montaient une formation parallèle : Tarmac. Un combo d’ailleurs responsable de deux opus : « Notre époque » et « L’Atelier ». Et vu le succès de ces deux disques et des prestations ‘live’ de la nouvelle formation, on se demandait si Louise Attaque allait un jour se reformer. En septembre 2003, les quatre Louise se réunissent et projettent d’enregistrer quelques démos. Ce sera fait au cours de l’année suivante. Dans les studios Electric Ladyland de New York. Sous la houlette de Mark Plati. Achevant les sessions en France. Dans une ferme du Lubéron et à Paris. L’histoire pouvait donc reprendre son cours… Encore qu’après avoir écouté « A plus tard crocodile », pour la toute première fois, on se demande si on n’est pas en présence du troisième elpee de Tarmac. Pas qu’il soit de mauvaise facture. Au contraire. Il est même remarquable. Mais il est moins sauvage, moins imprévisible et surtout plus intérieur. Moins sauvage et moins imprévisible à cause de l’absence des envolées lyriques du violon. Arnaud n’est cependant pas plus discret, simplement ses interventions se fondent plus souvent dans l’ensemble. Intérieur à cause de Gaëtan. Ses textes tout d’abord : profonds, énigmatiques, intelligents. Et puis sa manière de chanter : plus suave, plus introspective. On a même droit à une compo dans la langue de Shakespeare (« Shibuya station »). Un peu de trip hop, de reggae dub, un petit saut dans l’Orient, une valse, des boucles et des samples, et puis surtout du folk/rock accrocheur, onomatopéique et mélodique, parfois même à connotation médiévale (Angelo Branduardi ?). Le tout en 18 titres qui oscillent de 30 secondes à 7 minutes. Pour un total de 60 minutes. Bref, un superbe album, dont la première écoute risque cependant fort de faire sourciller les fans de la première heure. Plusieurs écoutes sont indispensables pour pouvoir s’en imprégner. Un risque : le charme ne vous lâchera plus…