On les avait interviewés à Dour il y a deux ans et ils n’étaient pas loquaces. Jeunes. Et fans de Judas Priest. L’un est parti, l’autre est resté. Anthony Gonzalez seul à la barre, on aurait pu croire à un changement quelconque, dans le son, dans la musique. Rien n’a vraiment changé, si ce n’est que l’axe John Carpenter-My Bloody Valentine-Suicide se resserre. Des suicides de vierges, tant ces nappes éthérées, ces riffs fantomatiques, ces soupirs de tendresse nous inspirent une vision : celle d’un rêve filmé par Sofia Coppola, au ralenti et poché au pastel. Du 10CC shoegazing ? Sur la piste de danse les filles s’électrisent et leur blondeur s’affole. Tout autour les garçons sont timides, leurs épaules en cadence avec le beat acide. A l’aube ils seront las. Qui pourra les guérir ? Une lettre, deux chiffres, c’est la formule magique.