Lorsqu’au loin, on perçoit l’ombre des écuries « Kill Rock Stars », nos oreilles frétillent, notre cœur s’alourdit, nos yeux balaient l’horizon à la recherche d’une nouvelle pochette, d’un nouveau projet. Aujourd’hui, nous voici en compagnie des Numbers. Après les Magic et les Large, c’est un retour traditionnel aux choses simples, élémentaires. Ils sont donc au ‘nombre’ de trois : Indra Dunis (batterie et chant), Dave Broekema (guitare) et Eric Landmark (moog, chipotages et vocaux). Indra est belle. Flanquée derrière ses fûts, elle chante. Nonchalamment, alternant escapades mélodieuses et mélopées déstructurées. Musique déjantée aux recoins bien foutus, « We’re animals » se pose comme une remise en cause. De la conformité, bien sûr, mais aussi de l’aspect mélodique inhérent au format chanson. Ici, rien de tout ça. La liberté créatrice du trio souffle en rafale sur tous les préceptes et s’invite à un grand festin auquel sont conviés les meilleurs amis des Numbers : Les Georges Leningrad, Quintron, Erase Erata Deerhof et tous ces déconstructivistes ambulants qui grattent les couches superflues pour innover sur des fondations primales, animales. Nous l’ignorons mais au fond, nous sommes tous des animaux. Et la bête n’attend qu’à être lâchée…