Nosfell est l’inventeur du Klokobetz, une langue imaginaire qu’il utilise d’ailleurs très peu sur ce premier album, mais dont on parle de plus en plus. Flanqué de Pierre Le Bourgeois, multi-instrumentiste et arrangeur de talent, il a créé une musique éminemment originale et hors format. Le registre vocal de l’homme est assez impressionnant. Il monte tellement dans les aigus qu’on a parfois l’impression d’être en présence d’une femme au chant ; et lorsqu’il descend dans les graves, sont timbre évoque… Tom Waits. Entièrement acoustique, la musique est rehaussée par les cordes de Pierre Le Bourgeois qui accomplit un travail d’arrangeur assez impressionnant. Heureusement les mélodies n’ont pas été oubliées et sauvent le disque de la pure démonstration de virtuosité. A la croisée de Tom Waits et Jeff Buckley, cette œuvre baroque et exagérée inspire autant le respect qu’une irritation profonde ; une réaction largement due à la voix multiforme de l’ami Labyala Nosfell, un peu dure à supporter sur la longueur d’un disque.