Alors qu’il fallait à Rammstein, dans un passé pas si lointain, plus de trois ans pour accoucher un album, « Rosenrot » débarque moins d’un an après leur dernier effort. ‘Nous voulons offrir quelque chose de neuf à notre public avant de prendre un congé bien mérité’, déclare le sémillant Till dans un article accordé à la presse française. Du neuf ? Peut-être, mais l’ensemble donne l’impression que les fragments qui composent ce « Rosenrot » ne sont que des ‘chutes’ de l’opus à la pochette rouge et blanche. Si l’on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de « Rammstein » - rythmiques plombées, guitares xxl et l’inimitable timbre vocal de Till - on s’aperçoit bien vite que l’impact des titres est nettement moins immédiat et que l’album souffre d’une certaine faiblesse, toute relative. Pour faire simple, les quatre premiers morceaux, dont l’excellent « Fever und Wasser », sont des monstres d’efficacité, dans la pure lignée du combo allemand ; mais la suite sombre bien vite et malheureusement dans un rock-variété poussif et ennuyeux. La plage titulaire tire de justesse son épingle du jeu, tandis que le pathétique « Ein Lied » semble tout à fait décalé dans le contexte de « Rosenrot ». Enfin, il y a la surprise : un chanté en espagnol, tous cuivres dehors. Peut-être la seule véritable nouveauté de cet opus en demi teinte. Signalons que l’édition limitée est accompagnée d’un DVD permettant à celles et ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à un concert de la dernière tournée des teutons pyromanes, de se rendre compte de la fougue et de la démesure du groupe sur scène.