5ème album pour les texans de Spoon et, enfin, le succès… En effet, par la grâce d’un seul single, ces Américains au passé mouvementé (débarqués d’Elektra Records en 1998 pour ventes insuffisantes, ils passèrent à deux doigts du split) semblent aujourd’hui en mesure d’assurer leurs arrières pour les 30 années à venir. Il faut dire que le morceau en question est plutôt réussi. Funk glacial à la basse tendue comme le fil du rasoir, « I Turn my camera on » est de plus servi par une production minimaliste qui a le mérite de mettre en avant le chant énamouré de Daniel Britt, leader attitré du combo… On en connaît qui vont s’en mettre plein les poches… Ce constat posé, qu’en est-il du reste de « Gimme Fiction », dont on parle tant de l’autre côté de l’Atlantique ? Eh bien il faut avouer qu’il n’est franchement pas désagréable… Articulé autour de morceaux pop/rock de facture beaucoup plus classique, l’album offre son lot de bon moments : « « Two sides/Monsieur Valentine », « I summon You » ou encore « The Beast an Dragon, adored » viennent ainsi nous rappeler que Spoon, en plus de lorgner vers le haut des charts, entend aussi travailler sur la longueur. Et si les influences proclamées du groupe semblent lorgner du côté de Hüsker Dü ou de Television, on ne peut s’empêcher de penser, à l’écoute des ces quelques titres, que nos nouveaux amis ont décidemment beaucoup écouté les Beatles quand ils étaient petits…