Et le Snoop brame par ses sinus qu’il est le boss (des ‘gangsta’), le pimp (d’Iceberg Slim), le gigolo, Al Capone, Malcolm X, Barry White et Eazy-E… Les biatches, le pèse, le lustre, le lucre : rien que de l’apparat, certes, mais quelle stupéfiante mise en scène. Qu’on aime ou pas cette débauche de cynisme et de mercantilisme, qu’on se sente écœuré par cette apologie de l’individualisme, du m’as-tu-vu, de la violence et du sexisme, on peut difficilement nier que ce type a pondu quelques tubes. Avec le Dre (son mentor, jusqu’à l’arrivée d’Eminem), Snoop Dogg incarne le G-Funk (pour « Gangsta-Funk »), ce rap West Coast qui s’abreuve au fleuve sacré de la soul et du… funk, et qui ne crache pas non plus sur un petit pétard, 24h/24. On ne vous déblatère pas l’histoire : elle est dans le livret. Seule précision tout à fait subjective : les meilleurs albums de Snoop, à savoir le premier (« Doggystyle ») et le dernier (« R & G (Rhythm & Gangsta) : The Masterpiece »), ne sont pas représentés ici… Bref, manque les plus gros cartons du type qui sait son nom, de « Who Am I (What’s My Name) ? » à « Signs » et « Murder Was The Case »… Un comble pour un « best of », qui fait ainsi les frais de la politique des majors. Mais les affaires sont les affaires, et Snoop préfère sans doute se défoncer et tourner des clips à la Playboy Mansion que de se casser la tête pour un cd de plus. Faudra-t-il qu’il se fasse canarder ou qu’il avale un joint de travers pour qu’on daigne sortir enfin une compile de ce nom ? D’ici là, tout le monde : ‘Bow wow wow yippie yo yippie yeah… Chuuuurch !!!’ (puis expirer la fumée).