Andreas Wolfinger, Daz Fralick, Offer Stock et Gunnar Riedel sont…allemands. Sur ce coup-ci, on serait tenté d'ajouter que leur nom de famille trahit leur origine. De fait, les quatre Trashmonkeys débarquent de la banlieue de Brême dans un style assez personnel. Pour ouvrir le disque, les gaillards nous balancent "Song n°1", portion de rock'n'roll sauvage et déjantée, imprégnée d'influences sixties et d'effluves de cambouis. Car autant y aller franco: ces Monkeys là sont de véritables garagistes, le genre d'énergumènes qui fleurissaient aux quatre coins des pavillons ricains au lendemain de la beatlesmania. Emmené par les éructions vocales de Wolfinger, nos extraterrestres germaniques s'approchent de la planète Hives à grands coups de riffs insistants. Forcément moins classe que la bande à Howlin' Pelle Almqvist, les Trashmonkeys n'hésitent pas à mélanger costards et trainings, cravates et converses, brillantine et lunettes noires pour un effet contestable mais divertissant. "The Maker", troisième album en date, a manqué son époque de quelques décennies. L'univers des Trashmonkeys n'a pas traversé l'histoire. Ces gars sont restés scotchés sur l'année 1977. Ils ne peuvent nier l'affaire. Néanmoins, ce passéisme convaincu les amène à livrer des brûlots d'excellentes factures: "Wrong Education", "Innocent" (un ersatz de Franz Ferdinand joué par The Sonics !) ou encore "Wake up". En Allemagne, ces barjots assurent les premières parties de The Killers. On imagine la tête des fans (NDR : les morts?) de Brandon Flowers devant telle d'ébauche d'énergie et de mauvais goût vestimentaire. On vous laisse entrevoir le décorum: c'est trash !