Un groupe de post-rock ‘West-Vlaams »’, mais pas n’importe lequel : il s’appelle Toman, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il mérite d’être comparé à Mogwai, Explosions in the Sky, De Portables (Jürgen de Blonde au mixage), Bedhead ou Slint. « Deportivo », le titre d’ouverture, appartient à la (grande) classe de ces faiseurs d’ambiances neurasthéniques, bâti sur les cendres du rock le plus mélancolique. Une claque ! Au centre de ce tourbillon sensitif, les guitares s’embrassent à pleine bouche pour mieux se rejeter, dans un fracas bruitiste évoquant l’après bataille, « Westhoek morne plaine ». « Also For Example » rappelle le meilleur d’American Analog Set, avec son Rhodes câlin, son xylophone ouateux et cette voix hachée menue, comme en pleine confession amoureuse. C’est beau, et ça ne s’arrête pas là : « sur « Boston » des chœurs presque fantômes renvoient l’humain à sa condition plus que précaire, et « You Somehow… » mixe mathcore et indietronica dans un élan de sagesse et d’espoir. Réconfortante, la musique de Toman ? Elégante et épique, poignante et empreinte de révérence : un grand disque de chez nous, qui donne du baume (et des électrochocs) au cœur. Magique.