Né en 1939, Gary Anderson est issu de la Floride. De Jacksonville, très exactement. Mais il passe son enfance à Norffolk, en Virginie. En 1960, il décroche son premier hit, "New Orleans". C’est le moment qu’il choisit pour changer son nom en U.S Bonds. Dans la foulée, il commet "Quarter to three", qui sera qualifié de party rock (NDR : imaginez un croisement entre James Brown et Little Richard !). A cette époque, il rencontre un tel succès, qu’il est invité à accomplir une tournée européenne. Les Beatles assurent alors son supporting act. Nous sommes alors en 1963. Il disparaît alors progressivement de la scène musicale. Jusque la fin des 70’s. Bruce Springsteen le rencontre et l’invite à enregistrer l’album "Dedication". Puis "On the line", en 1982. Pour son opus suivant, "Standing in the line of fire", Springsteen n’est plus de la partie. Coïncidence, mais Gary s’évanouit de nouveau dans la nature. Il vient donc de refaire surface. Et de se produire en compagnie des Roadhouse Rockers. « Back in 20 » constitue son premier elpee depuis vingt ans. Et excusez du peu, il s’est offert pour invités de marque : Bruce Springsteen, Southside Johnny, Dickey Betts et Phoebe Snow.
L’opus s’ouvre par "Can't teach an old dog new tricks". Une compo qui baigne au sein d’un climat rock ‘Springsteenien’. La voix de Gary est superbe. Springsteen se réserve la guitare et Southside Johnny l'harmonica. Les saxophones et le piano sont à la fête. Taillé dans le rock’n roll au groove imparable, "Murder in the first degree" est un véritable bonheur ! Bonds est parfaitement soutenu par ses musiciens : Wacker derrière son piano, Joey Stann au sax ténor et Mark Leinbach à la guitare pince ses cordes avec autorité. "Take me back" relève toujours autant du rock'n'roll pur. Southside Johnny a sorti son harmo. La prestation de Mark et de Jim décoiffe littéralement. Laurie "Big Mama" Anderson (NDR : sa femme) et Laurie "Lil Mama" Anderson (NDR : sa fille) prennent beaucoup de plaisir aux choeurs. La voix de Gary y emporte tout sur son passage. Imprimé sur un tempo plus relaxant, "She just wants to dance" trempe manifestement dans le blues. Armé de sa slide, Dickey Betts apparaît discrètement dans l’ombre de la scène. Adapté à la sauce soul/R&B, "Fanny Mae" est un classique cuivré enrichi de chœurs. Southside Johnny donne la réplique vocale. Les saxes de Joey Stann et Dan Cipriano dialoguent avec l'harmonica. "Bitch/Dumb Ass" évolue sur un tempo modéré dans un style rock'n'roll que les Stones pratiquent avec tellement de bonheur. Dickey Betts se réserve une superbe envolée sur les cordes tandis que la chanteuse, Phoebe Snow, lui accorde un échange vocal d’une rare qualité. Une immense émotion nous étreint lorsqu'il reprend "Ive got dreams to remember" d'Otis Redding. D’une voix soul alanguie, il nous rappelle sans ambiguïté le regretté Otis. A vous flanquer des frissons partout ! En fin de parcours, ses Roadhouse Rockers se réservent l’accompagnement. Consacrant du bon R&B vivifiant. A l’instar de "Nothing but blue". Jim Wacker amorce "She choose to be my baby" comme boogie woogie, avant de laisser la place aux cuivres. Une plage au cours de laquelle Gary démontre qu’il possède un organe vraiment impressionnant. Gary US Bombs vient de réussir son come-back. D’autant plus que sa voix s'adapte avec une aisance déconcertante aux différents styles et aux différents tempos…