La série des animaux (de compagnie) marque son grand retour ! Cette compilation élaborée par Minco Eggersman (maître à penser du groupe At The Close of Everyday) laisse à nouveau entrevoir ses affinités et son appétence pour les préciosités pop. La première édition, marquée par les aboiements d’un gros toutou, avait déjà révélé l’existence des Danois de Diefenbach et l’acharnement de Scout Niblett. La patte du chat recouvrait la seconde livraison et délivrait la magnificence de The Low Frequency In Stereo. Petit à petit, l’oiseau faisait son nid et s’installait de plein droit sur le troisième volume. Cette édition présentait, entre autres, la douceur urbaine de Cheyenne. Aujourd’hui, le rock des Pet Series se teinte d’écailles et découvre des fonds marins apaisants, conciliants et intenses. Comme pour chacune des précédentes compilations, on retrouve 12 titres, tous originaux, souvent inégaux. The Pet Series, c’est comme une lutte entre un requin et un poisson rouge, une course entre un cabillaud et un dauphin ou un choc frontal entre le commandant Cousteau et le capitaine Haddock. Une fois encore, la volonté de découvrir de nouveaux spécimens est là. Mais involontairement, ce disque souffre des envergures contrastées des différentes espèces collectées. Les inestimables hallucinations de Giardini Di Miro (« René ? This is a melancholic Hip-Wop ») ne font qu’une bouchée du maigre plancton offert par Me (« It’s Been Awhile »). Plus loin, les solides tentacules de Thomas Denver Johnsson (« First In Line »), accompagnés des élucubrations vocales de Damien Jurado et de Rosie Thomas, paralysent les maigres sardines de Multi-Panel (« Near The Sea ») de leur puissante étreinte. La morale de cette histoire : ne jamais mélanger les aquariums de salon et l’immense profondeur des abîmes océaniques. N’empêche, ce quatrième volume mérite certainement une ballade en mer. Qu’on se le dise : la pêche est ouverte !