Le guitar-hero Steve Vai est surtout connu dans le monde du métal pour son travail opéré auprès de David Lee Roth et du collectif G3. Les amateurs de rock et de jazz l’apprécient davantage pour ses nombreuses collaborations, parmi lesquelles celles menées auprès de Frank Zappa et d’Al Di Meola demeurent les plus notoires. Il faut remonter à 1999, et la sortie de « Ultra Zone », pour dénicher les derniers ébats studio du maître en solitaire. C’est dire si ce nouvel opus est attendu de pied ferme par ses fans. Leur attente sera récompensée. Le virtuose donne le coup d’envoi d’une trilogie dont ce « Real Illusions : reflections » est le premier volet. Recueil de onze titres, pour la plupart instrumentaux, l’œuvre a permis à Mister Vai de s’entourer de quelques grosses pointures du hard, dont le bassiste Billy Sheehan et le multi-instrumentiste métisse Tony Mac Alpine. Ce rassemblement de talents conjugue savoir-faire et émotion. Le morceau d’ouverture, bien heavy mais mélodique, fait mouche dès la première écoute. Plus délicat, « Glorious » est un étalage de notes particulièrement fines, tandis que des cuivres festifs boostent un surprenant et explosif « Firewall ». Point d’orgue de près de 9 minutes, « Under it All » boucle cet album de façon progressive, rappelant la période « Passion and Warfare ». A coup sûr, les amateurs de bonnes guitares vont brûler un cierge pour ne pas devoir attendre cinq années avant le prochain effort solo du demi-dieu Steve Vai.