Un patronyme étrange… évocation de castagnettes, des ingurgitations droguées d’une équipée sauvage au cœur du rêve américain. Viva Las Vegas : de quoi devenir parano… Pourtant, l’album proposé ressemble davantage à un jeu de miroir entre la péninsule ibérique et la Prude Albion qu’à un déstockage ‘cocaïné’ des gencives dans la tourmente des machines à sous. Viva Las Vegas, projet parallèle de José Luis García et Frank Rudow, membres fondateurs du groupe espagnol Manta Ray, invite l’auditeur à parcourir des paysages arides, ravagés par les flammes du post-rock. Nous voilà donc à Gijon en compagnie de ces deux troubadours d’une musique subtile et chaleureuse. Les ondes mélodieuses, toutes chantées dans le dialecte de Cervantès (à l’exception de « Cero »), amènent ce disque à dépasser les clichés d’un genre de plus en plus dépouillé d’originalité. Les minutes s’égrènent et, progressivement, la séduction opère. Viva Las Vegas tresse de courtes et belles complaintes planantes, livrées dans une brume épaisse à la recherche d’aficionados en quête de quiétude. A ce titre, « Centro Geographico » et « El Sol Se Cayo » agissent spontanément sur les cavités sensibles. Jolies échappées qui devraient éblouir les inconditionnels de Migala, les passionnés du monde latin et de ses circonvolutions. Tous les autres resteront à l’ombre de ses accords brûlants.