Putain ! Encore un groupe de rock belge francophone ! Que l’on va nous servir à grandes louches de ‘Sacrééés Wallons’ et de ‘Saint-Eloi est un branleur’ ! De plus un 1er album produit par le Sharkien Rudy Cloquet ! Pas de bol les p’tits Liégeois, vous allez payer pour les autres ! 1er titre, « Day After Pride ». Oups, j’ai dû me tromper de CD… Non! Ok chouette atmosphère entre chien post-pop et loup Tool minimaliste. « London 99 » et « Walk at 3 A.M. » Là, je le savais ! Ca s’agenouille dans la grande église pop belge avec Das Pop en curé de campagne et Soulwax en enfants de choeur. « Relentlessly ». Dites, ces 4 jeunots, ils savent quand même installer des ambiances, tout en demi-ton, voix fugitive, rythmique prenante et discrète, mélodies distendues sans être tarabiscotées. « I’m a Radio » (univers synthétique à la Notwist) et Coma Tale (au final Chameleonesque) confirment la large palette du savoir-composer de Bacon Caravan Creek (quel nom!). Avec « Finally, this punk rocker is taking acid », toute l’ambiguité de l’indie actuelle (un ou deux sucres électros dans votre café pop wave ?) est condensée en 2 minutes. Ok, force est d’avouer que BCC réussit en 10 titres à abattre nos murs d’a priori et les barrières de genre pour imposer un rock inquiet, sombre, tendu. Si la musique de la bande à Nicolas Perat emprunte ici au post-rock, là à la (noisy-)pop (« Sad Tiny Variations »), ou encore à l’électro cheap, elle se révèle particulièrement originale, et pas seulement au sein de la scène belge (mais y a-t-il vraiment une scène belge, hors marketing racoleur s’entend ?). Bacon Caravan Creek, ou la fable du lièvre d’Amay et de la tortue de Marchin, version bolet.