Ce qui frappe d’abord chez ce quatuor insulaire (NDR : de Southampton, pour être précis), ce sont les vocaux. Tout d’abord la voix de Greg Gilbert. Un falsetto capable d’atteindre le registre céleste, angélique, solennel d’Elizabeth Fraser (NDR : oui, oui, la chanteuse de Cocteau Twins). Et lorsqu’il se conjugue avec la voix de son frère, Aaron, et celle de Colin Fox, le bassiste, c’est aux harmonies des Byrds, voire des Hollies, qu’on se met à penser. C’est d’ailleurs à cet instant que la guitare de Greg épouse un profil ligne claire (« Wanderlust ») ou bringuebalant (« Hey girl »). La guitare est d’ailleurs très présente, tout au long de cet elpee. Elle est même très souvent chatoyante, pétillante, voire vivifiante. Et je pense tout particulièrement au single « Nearer than heaven » (NDR : Geneva rencontre Church ?). Mais cet opus est avant tout constitué de plages sculptées dans la pop hymnique. Une pop hymnique, mélancolique, ensoleillée, dont les mélodies contagieuses, flottantes, lorgnent allègrement du côté de Fleetwood Mac. Pourtant, derrière cette pop pailletée, les lyrics véhiculent des contes ténébreux d’innocence, de mort prématurée, de désolation ou d’existence dilapidée. Deux plages s’écartent cependant de l’ensemble et semblent hantés par l’esprit mancunien du début des eighties. Tout d’abord « One night away », réminiscent des débuts de Stone Roses ; et puis « On », dont le groove semble avoir été pompé chez Happy Mondays.