On avait découvert The Faint danser la Saint Glin-Glin sur de l’EBM-cold wave à la Front 242 : macabre, comme le titre de leur deuxième album sorti il y a deux ans. Sur ce nouveau disque, The Faint ose ralentir la cadence, en ponctuant même ses morceaux de violons… gothiques, forcément. Curieux mélange qu’entendre ces résidus de folk industriel s’acoquiner de gros beats sudatoires : pour la première fois The Faint dévoile sa face cachée, plus féminine, moins militaire. Les parkas remisés au placard, c’est au tour du rimel de couler pour de bon, en même temps que les larmes (« Desperate Guys », « Southern Belles in London Sing »). Mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière ce sentimentalisme de façade se cachent encore cinq types qui aiment faire péter les gros riffs, la drum machine et la basse (« Phone Call », presque dub, « Paranoiattack », bourin comme il faut). Il n’empêche que pour la circonstance, l’organique prend presque le pas sur l’électronique : sur « Erection » on croise ainsi Depeche Mode, tendance « The Dead of Night » (« Exciter », justement)… « Wet From Birth » : un titre à prendre comme une renaissance, de la part de tels puristes eighties ? Quasiment… Mais il leur reste encore à mieux négocier ce virage, casse-gueule parce qu’à 90°.