C’est par un air allègre, dispensé à la guitare sèche, que Darkenhold démarre (et clôt) son 4ème opus studio, « Memoria Sylvarum ». Une pluie de blasts vient ensuite placer délicatement ce disque sous les auspices d’un Black Metal mélodique bien que laissant un petit arrière-goût à la Emperor. Affichant en guise d’indice évocateur une pochette réalisée par l’artiste Claudine Vrac, à qui le groupe français confie son artwork depuis ses débuts, Darkenhold poursuit son exploration dans les méandres de l’époque médiévale. Il apparaît assez rapidement que la formation est attachée aux traditions, autant celles évoquées dans les paroles exprimées dans un français plutôt fleuri que dans l’exécution des morceaux, collant aux standards du Pagan Black Metal, à travers ses chœurs discrets, ses respirations à la guitare sèche ou encore ses légères notes burzumesques au synthé, en fin de parcours. Neuf titres, dont un acoustique (« La Grotte de la Chèvre d’Or »), pour un peu moins de quarante-cinq minutes au cours desquelles la bande à Aldébaran et Cervantes rallume des temps anciens, sous une brume épaisse, l’épée à la main. Autoproduit avant d’être réédité par le label Les Acteurs de l’Ombre, cet album transpire le DIY, mais dans le sens noble du terme, où le côté brut de décoffrage et authentique fournit à cet effort un relief plutôt savoureux.