Né à Chicago, Paul Filipowicz vit dans l’Illinois depuis des lustres. Ce chanteur, auteur, compositeur, guitariste et harmoniciste, a chopé le virus du blues, il y a plus de 50 ans ! C'est au contact d'artistes notoires issus du Westside qu'il a forgé son propre style, et notamment en côtoyant Otis Rush, Magic Sam, Jimmy Dawkins et Luther Allison. Ce désormais vétéran est soutenu par son propre backing group pour dispenser sa musique ‘non filtrée’ (unfiltered), à l'état brut si vous préférez, produite par le groupe…
Il reconnaît pour influence majeure le regretté Magic Sam ; et on s’en rend compte dès le premier titre, "All my whole life baby". Mais également tout au long du célèbre "Everything's gonna be alright". La voix est âpre, malsaine. L’intensité est produite par l’ensemble des musicos. Et quand Paul s'attaque à son "Brand new hat", la guitare demeure bien ancrée dans le Chicago Westside. Les cordes poursuivent en permanence le chant. Les cuivres et l'harmo sont constamment à l'affût. Le long playing recèle deux instrumentaux. Tout d’abord "Unfiltered", un Chicago shuffle largement cuivré. Puis "Canal Street", un slow blues primaire alimenté par la guitare largement amplifiée et l'harmonica de Benny Rickun. Deux véritables perles ! Paul nous réserve des reprises de titres notoires. En l’occurrence le "Howling for my darling" de Willie Dixon et Howlin' Wolf, le "I found a new love" de Little Milton, et le "Reconsider baby" de Lowell Fulsom. Excellent r&b, "Riding high" clôt l’opus. Rythmé, fiévreux, dansant, il est entretenu par les cuivres ainsi que la voix âpre et féroce du leader tout en baignant au sein d’une sacrée ambiance. Un album chargé de passion !