Originaire de Halifax, dans l'extrême est du Canada, Lindsay Beaver s’est d’abord consacrée au chant avant de se tourner vers la batterie. Elle se passionne pour le jazz, après avoir écouté le notoire Earl Palmer. Son second coup de foudre, elle le destine au blues. A 24 ans, elle fonde les 24th Street Wailers qu'elle dirige, en se réservant drums et vocaux. Le groupe acquiert une fameuse popularité à Toronto et publie pas moins de cinq albums. Lindsay est remarquée par le célèbre guitariste texan Jimmie Vaughan qui la persuade de venir s'installer à Austin. Ce qu’elle accepte début 2018. Elle s'entoure rapidement de musiciens locaux talentueux, dont le guitariste Brad Stivers et le bassiste Josh Williams. Et pour graver son premier opus personnel, elle convainc Bruce Iglauer, le patron du célèbre label Alligator, de la signer. Les sessions se sont déroulées au studio Wire Recording, à Austin. Et pour la circonstance, les invités prestigieux se sont bousculés au portillon. Le résultat est plutôt spectaculaire. Dynamique, cette vocaliste qui joue de la batterie debout réussit à partager sa passion pour le blues, le R&B et le rock'n'roll.
Texas shuffle, "You're evil" ouvre la plaque. Sa voix n'est guère percutante mais engagée. Elle y reçoit le concours exceptionnel de Dennis Gruenling à l'harmonica. Et déjà Brad Stivers se déchaîne sur ses cordes. "Too cold to cry" nous entraîne au cœur des marais louisianais. Pianiste locale notoire, Marcia Ball, siège derrière le piano ; et elle est particulièrement bien inspirée, pendant que Stivers se libère une nouvelle fois à la manière de Jimmie Vaughan. Lindsay, c'est aussi une rockeuse, et elle le démontre, en affichant une attitude punk, sur le sautillant "Don't be afraid of love", qu’elle chante en compagnie de son guitariste, face à des ivoires déjantées. "Oh yeah" se distingue par un duel acharné entre les cordes de Brad et celles de la Texane Eve Monsees. Caractérisé par le piano roadhouse de Farrell, "Let's rock" semble sortir d'un vieux jukebox. L'insatiable Brad opère une sortie monstrueuse devant le piano de Matt Farrell (NDR : un ex-musicien du chanteur anglais Morrissey), sur l’excellent "Lost cause". Jump, "Dangerous" opère un dialogue raffiné entre les guitares de Stivers et du Texan Reo Casey. Et enfin lors du pur west coast jump "Mean to me", entre celles de entre Brad Stivers et de l'ex-gratteuse de Candye Kane, Laura Chavez…