Le chant est rapidement devenu une vocation chez Durand Jones. Alors qu'il n’était encore qu'un enfant, sa chère mère ne le supportant plus à la maison, l'envoie à l'église pour intégrer la chorale. Dans sa Louisiane natale, il assimile rapidement des influences gospel, puis découvre les chanteurs mythiques yankee, comme Otis Redding ou encore Al Green. Déjà sa voix ne passe pas inaperçue. Quelques années plus tard, Jones quitte le giron familial pour suivre les cours à l’Université. Entre-temps, il apprend à jouer du saxophone. Dans la foulée, il fonde un groupe en compagnie de plusieurs camarades. Il parvient à enregistrer un premier LP qui tape dans l’oreille d’une maison de disques, Colemine ; un disque qui rencontre un certain succès, jusqu’à ce que Dead Oceans ne décide de le de rééditer.
Dès le titre d’ouverture, “Make a Chance”, Durant Jones et ses musiciens annoncent la couleur : la voix de l’Américain s’inscrit bien dans la droite lignée de ses idoles. Il n’a clairement rien à leur envier Le groove des guitares et la chaleur des cuivres entrent parfaitement en osmose. On pense naturellement à ‘feu’ Charles Bradley ou encore à St-Paul and The Broken Bones. Et après une belle entrée en matière, pas de souci, l’album ne baisse jamais en intensité. Bien sûr, le tempo ralentit parfois, à l’instar de “Can’t Keep my Cool”, mais l’expression sonore reste constamment plaisante. Elle transpire même de sensualité quand elle ne vous communique pas quelques frissons sur l’échine. Mais loin de se limiter à des morceaux langoureux, cet opus recèle des pistes qui incitent instinctivement à taper du pied, et tout particulièrement tout au long de “Groovy Baby”.
Si la musique proposée sur ce long playing n’est pas fondamentalement originale, elle révèle une voix chaude et réconfortante. Et dans le style, Durand Jones & The Indications constitue certainement la meilleure surprise depuis St-Paul and The Broken Bones. La relève est assurée !