Grâce à l’album « Rainbow Children », le prince du funk-pop des eighties a récupéré son pseudonyme et la faveur des critiques (à défaut du public). Certes, Prince remplit encore tranquillement les salles, mais il y a longtemps qu’il n’a pas eu un grand succès populaire. Elément qui n’est capital en soi, l’important étant d’écrire des bonnes chansons. « Musicology » est donc une pierre en plus dans l’édifice d’un artiste qui n’a plus rien à prouver mais s’amuse encore à pratiquer la musique. La plaque commence donc très fort par une plage titre au groove énorme et l’électro-funk de « Illusion, Coma, Pimp & Circumstance ». S’ensuivent quelques plages qui souffrent d’un excès de glucose. Comme ces « Million Days » et autres « Call My Name » où Prince noie son manque d’idées sous un déluge de pathos. Le pop-rock de « Cinnamon Girl » est joué aussi finement qu’un groupe de camionneurs bourrés, mais contient la mélodie la plus convaincante de l’album. Ce qui séduit surtout, c’est le radicalisme instrumental des morceaux funk, et leur synthèse parfaite entre acoustique et électronique… Dommage que l’inspiration mélodique ne soit pas toujours au rendez-vous. Une cuvée 2004 pour le moins faiblarde donc, même si le génie et l’aisance du prince rayonnent toujours autant.