Une équipe musicale cubano-brésilienne préside au nouvel album solo de la chanteuse de La Havane, vocaliste redécouverte il y a quelques années, grâce à l’album « Buena Vista Social Club ». Cette collaboration donne vie à une collection de ballades sentimentales et d’odes à Cuba richement orchestrées de cordes, cuivres et autres percus qui font référence aux big bands des années cinquante. Un parti pris désuet totalement logique puisque c’est à cette époque que la chanteuse a défini son style. La voix de la dame est ici impressionnante de profondeur et sied à merveille à la mélancolie qui sourd de cette plaque. La qualité des compos n’est pas laissée de côté : peu de déchets ici, les mélodies sont inspirées et se révèlent au fil des écoutes (« Tabù », « Hermosa Habana »). Bref, que du bon pour ceux qui aiment les prestations de ces dignes ancêtres de la musique cubaine arrachés à l’oubli par Ry Cooder.