Même si son nom n’évoquera pas grand-chose au plus grand nombre, Clyde Stubblefield est pourtant un des batteurs les plus influents de la musique moderne. Il a accompagné James Brown quand le ‘godfather’ était au top de son inspiration, c’est-à-dire à cheval entre les années soixante et septante. On peut entendre Clyde sur un morceau comme « Cold Sweat » par exemple et ses breaks de batteries ont été samplés jusqu’à plus soif par les producteurs hip hop. Cet album solo a été conçu de la plus curieuse des manières. Clyde a enregistré plusieurs plans de batterie qu’il avait en tête, et le jeune arrangeur Leo Sidran a construit des morceaux à partir de cette matière première. La batterie est donc logiquement au centre de ce disque à l’ambiance très jazz-funk. L’ami Clyde a d’ailleurs le swing intact et les quelques breaks de batterie présents ici devraient intéresser les sampleurs en herbe. Côté musique, on peut toutefois regretter que James Brown n’ait pas écrit les morceaux. Excepté le « Hippest March part 1 », aucune des mélodies présentes sur « The Original » ne reste dans l’oreille, le tout se résumant souvent à une jam un peu bancale. Autant vous rabattre sur un bon vieux James de la grande époque.