L’année dernière, un disque sorti de nulle part (« Greetings From Michigan ») chamboula nos certitudes : Nick Drake avait donc un fils, qui comme son père fait de la musique ! Céleste, cela va sans dire. Son nom ? Sufjan Stevens. Et « Seven Swans », puisqu’on en parle, serait son troisième album. Une splendeur, pour qui aime le folk élégiaque, la pop angélique, les symphonies de poche pleines de « la la la ». Sans doute que ce jeune songwriter (28 ans) devrait bientôt devenir une star. Il y a une place à prendre (Elliott Smith, que Dieu le bénisse). Au programme de cet album d’une beauté renversante, rien pourtant de bien original : du banjo, une guitare acoustique caressante, des claviers, parfois quelques riffs électriques piqués chez Neil Young,… Mais l’Américain est doué pour raconter des histoires (ici : Dieu, l’amour) empreintes d’une délicatesse tout bonnement exceptionnelle. Il y a ces chœurs aussi : les sœurs Smith, et leurs frères, à la batterie et à la production. Rien à voir avec feu Elliott, même si son ombre plane. On l’a dit ! Un bonheur n’allant jamais seul, « Michigan » est réédité bientôt sur Rough Trade. Ecouter ces deux albums à la suite s’apparente presque à une révélation (au sens biblique du terme) : Sufjan Stevens est un saint, et sa musique le Paradis.