Basé en Alabama, Stateside vient de sortir son deuxième album. Marqué par un changement presque complet de line-up (seul le chanteur John Paul Keith subsiste par rapport à « Twice As Gone », prédécesseur de « Phonograph »), le combo ne s’écarte cependant pas des chemins qu’il avait pris l’habitude d’emprunter par le passé. Fortement influencée par les Rolling Stones et le rock sudiste, la musique qu’il propose s’efforce dès lors de creuser encore un peu plus un sillon déjà bien marqué. Des morceaux comme « Time Time Time » et « We Will Find A Way » s’inscrivent ainsi clairement dans la lignée des classiques « stoniens » de type « Brown Sugar ». « Belle Of The Ball », quant à lui, aurait plutôt tendance à s’inspirer des Stooges…Si toutes ces références flatteuses font de « Phonograph » un disque agréable, il faut malgré tout se garder de crier au génie. Les onze compos le jalonnant n’ont malheureusement ni l’évidence mélodique des Stones ni la hargne du groupe d’Iggy Pop. Et puis surtout, Stateside semble avoir emprunté à ses influences sudistes cette horripilante faculté à produire des refrains pompiers aux longues voix doublées… Une tendance fort dommageable quant on sait qu’avant ces moments d’égarement, le groupe se montre souvent assez efficace dans ses débuts de morceaux. En fait, seul « Song In D », en fin d’album, semble échapper à cette lourdeur par la grâce d’un chant plus modéré et d’une basse aérienne… Du bon rock donc, mais sans plus…