Orville Peck est un personnage pour le moins énigmatique. Caché derrière des lanières de cuir suspendues à un chapeau, ce cow-boy affiche un look qui ne laisse pas indifférent. Après avoir opéré quelques recherches sur la toile, et réalisé une longue analyse comparative des tatouages, le personnage énigmatique serait Daniel Pitout, le batteur de Nu Sensae, un groupe punk méconnu issu de Vancouver. On apprend également que le songwriter revendique son adhésion au mouvement queer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le mystère qui enveloppe l’artiste a porté ses fruits. Et pour cause, son cocktail de folk et de country a tapé dans l’oreille du légendaire label Sub Pop.
Cette reconnaissance est parfaitement justifiée. Orville Peck parvient à insuffler un souffle de modernité dans sa country. Une country qu’il revisite cependant à la manière de Johnny Cash, tout au long de “Take you Back (The Iron Hoof)”. Et quand il se sert du banjo et de la lap steel sur “Big Sky”. Les éléments contemporains, il les incorpore tout au long de “Buffalo Run”, une plage qui monte progressivement en crescendo ainsi que sur le plus pop “Turn to Hate”. Mais comme ses acolytes du style, Orville Peck aime raconter ses histoires à travers des tranches de vie. D’une voix caverneuse, néanmoins très susceptible de grimper dans les aigus, il relate les stéréotypes du monde des rodéos ou ses amours déchus, quand il n’évoque pas les cow-boys/girls ou son amour pour les plaines arides… Chaque piste nous entraîne au sein d’un univers différent. Et le résultat est tout bonnement épatant…