Après une première plaque qui a plus séduit le public rock que le fan moyen de hip hop, les dingos de TTC reviennent enfoncer le clou. Esprit punk, innovations soniques et ambiances paranoïaques sont au menu de ce disque extrême. Comme son titre l’indique, cet opus oscille entre les moments sensibles ou réfléchis (« Le chant des hommes », « J’ai pas sommeil », « Bâtard sensible ») et d’autres plus crus ou ‘grande gueule’ qu’on ne risque pas d’entendre souvent sur les radios (« Du sang sur le dancefloor », « Dans le club », « Catalogue », « Rap jeu », « Girlfriend »). La constante procède du radicalisme musical appliqué aux chansons : un mélange d’électronica (dans le style du label WARP), de gros beats qui semblent sortir d’un vieux disque rap du début des années 80 et de scratches inventifs. Une approche musicale qui rappelle Anti Pop Consortium, à la différence près que les Français sont beaucoup plus directs et moins cérébraux que leurs homologues américains. Une plaque pas toujours facile à écouter (les flows des Mc’s sont un peu répétitifs) mais qui recèle tellement d’idées et de moments vraiment touchants (oui oui !) qu’elle rachète largement le côté parfois indigeste de l’entreprise.