Exit Saddle Creek. Pour son troisième essai, Maria Taylor a décidé de quitter les eaux calmes de son label pour sillonner les plaines verdoyantes de Nettwerk. Ce changement marque un tournant dans la carrière de l’interprète des inoubliables Azure Ray. Abandonnant la dream-pop et les éléments synthétiques qui caractérisaient son excellent « 11 :11 » (2005) et le moins excitant « Lynn Teeter Flower » (2007), Maria Taylor se livre désormais à un exercice pop aux accents folks ; balayant ainsi toute la douce mélancolie à laquelle la jeune femme nous avait habitués jusqu’ici.
Bien que la majorité des textes soient inspirés d’une récente rupture, « Ladyluck » est une œuvre de saison, étonnamment chargée d’allégresse. Sans compter la poignante ballade « My Favourite… Love », Maria Taylor joue la carte du détachement. Elle invite même Michael Stipe à se joindre aux réjouissances (« Cartoons And Forever Plans »). Mais la formule ne fonctionne pas aussi bien que prévu. Aux premières notes de « Ladyluck », la chanteuse nous balade gentiment à travers un nouvel habitat, apparaissant solide à première vue. Mais, tandis que l’on analyse méticuleusement les fondations de la demeure, on réalise soudain que l’on s’est fait rouler dans la farine. Le plancher se met alors à grincer, les murs s’effritent et la façade s’effondre. Ne reste alors plus qu’un grand vide. La jolie ‘Ladyluck’ a laissé passer sa chance de nous surprendre, une fois de plus.