Après avoir vécu son enfance aux Etats-Unis dans une famille de musiciens, Chiwoniso Maraire est retournée dans son Zimbabwe natal pour se lancer à corps perdu dans la musique. Dès l’âge de neuf ans, elle maîtrise parfaitement le mbira, un piano à pouces que l’on retrouve sous différentes formes en Afrique mais aussi en Amérique, où il fut emporté par les esclaves. « Rebel Woman » est le premier disque international de la jeune femme, mais elle compte derrière elle, un fameux parcours. Elle a tâté du hip hop au sein du groupe A Peace Of Ebony, collaboré à différents projets musicaux et sorti un premier album solo qui lui a valu un prix de Radio France International.
Après trois ans de travail, les problèmes récurrents rencontrés dans le turbulent Zimbabwe de Mugabe ont contraint Chiwoniso à s’exiler à Londres. Elle a cependant emporté ce « Rebel Woman » sous le bras. Les douze titres de cet elpee sont dominés part le mbira et la voix de Chiwoniso. Les percussions et les cuivres s’installent sur un tapis sonore qui épouse souvent les rythmiques de la pop et du rock. Bénéficiant du concours d’une équipe sud-africaine, lors des sessions d’enregistrement, « Rebel Woman » ne manque pas de qualités. Un sens mélodique évident (« Listen to the breeze », « Nguva Ye Kufara ») guide la composition ; mais il est regrettable que la mise en forme opérée par Keith Farquharson, fidèle complice de Chiwoniso, soit aussi chirurgicale, voire uniforme. Bien sûr, les parties de mbira restent malgré tout très belles ; mais il est dommage que le charme de ces interventions soit atténué par le vernis de variété internationale. Qui ternit en quelque sorte la nature originelle de ce « Rebel Woman ».