Under Byen (NDR: prononcez ‘Oonda Pooyen’) nous vient du Danemark. D’Aarhus, très exactement. Une formation composée de la bagatelle de huit musiciens. Quatre garçons et quatre filles. Un line up au sein duquel les parties de guitares sont plutôt rares. Mais qui recèle notamment un claviériste/pianiste, un drummer, une bassiste, une violoncelliste et un violoniste. Les autres se partageant une foule d’instruments dont les percussions, le mélodica, les claviers, l’ukulélé, le trombone, la lapsteel et autres éléments insolites ou issus de la technologie moderne. Plusieurs membres du groupe avaient participé à la confection de l’album de Howe Gelb, « The Listener », paru en 2003. Et puis la formation s’est déjà illustrée en composant la bande sonore de longs métrages, ainsi que de pièces de théâtre. Pour enregistrer cet elpee, le band a reçu la collaboration de quelques cuivres. Et puis, il y a la chanteuse, Henriette Sennenvaldt. Responsable des lyrics, elle possède une très belle voix. Dont le timbre velouté, sensuel, rappelle Björk, mais sans les inflexions furieuses et énervées. Eponyme, leur premier elpee avait bénéficié de la collaboration de Manne Von Ahn Öberg », responsable de la mise en forme de « Star », opus de Stina Nordestam. Ce qui explique sans soute pourquoi il était également tapissé de cordes. Une artiste à qui, Under Byen voue une grande admiration. « Det er mig der holder traeerne sammen » se révèle beaucoup plus équilibré, affichant pour dénominateur commun le piano. Naviguant quelque part entre jazz, folk, pop, rock, classique et trip hop, cette œuvre nous plonge dans un univers visionnaire, impressionniste, mystérieux presque féerique. Chaque musicien y joue sur les textures et les couleurs sonores pour construire un paysage émotionnel au sein duquel on a l’impression qu’Henriette chuchote des mots voluptueux au creux de votre oreille (NDR : elle chante en danois, alors ne me demandez pas ce qu’elle raconte ; et puis, c’est toujours mieux de fantasmer, quand on ne comprend rien…) Mais si la musique d’Under Byen concède d’inévitables affinités avec celle de Björk et de Stina Nordestam, elle lorgne aussi vers des ensembles aussi atypiques que Portishead et Sigur Ros. Et un artiste aussi intemporel que David Sylvian. Construite en crescendo, les 12 minutes du final « Om Vinteren » en sont la plus belle illustration. Une plage splendide, envoûtante : un escalier pour la stratosphère…